Si tu lis régulièrement ce blog, c’est probablement que tu veux devenir vegan. Enfin je suppose. Mais alors, quel changement ! Tellement de dimensions de ta vie à modifier en même temps et de questions. Tu te demandes si c’est vraiment la bonne décision, si ton entourage ne va pas se foutre de toi, comment tu vas faire pour manger, continuer à sociabiliser sans passer pour l’hurluberlu de service… Et tu te demandes aussi certainement comment ont fait les autres pour passer ce cap nom d’un filet de tofu ! Et si je te disais que pour moi vivre végane est devenu aussi naturel que de m’habiller le matin ? Aujourd’hui, je t’emmène en 2016, aux origines de ma transition vegan !
Au commencement, l’étincelle…
Au début du début, en mars 2016, je commence à me lasser en cuisine. Je m’aperçois que je fais toujours les mêmes plats et ça me gonfle un peu. J’ai toujours plus ou moins aimé passer du temps à tester des recettes, faire des gâteaux, mais là j’ai l’impression d’arriver au bout d’un truc. Poussée donc par ce nouvel élan de curiosité, je me dis « Hey mais au fait ! Ça donne quoi la cuisine végétarienne ? On mange quoi ? » Hé oui, tout a commencé par là, c’est super banal ! 😅 J’entreprends donc quelques recherches sur Internet, en quête de nouvelles idées et petit à petit je me pointe au boulot avec des tups végés, ultra ravie, racontant à qui veut bien l’entendre que le boulgour et les lentilles c’est super génial. C’était rien de bien incroyable, mais j’étais enthousiaste de ouf. Et je te montre ci-dessous mon premier gâteau vegan (un échec cuisant mais je le vis bien 😎) :
Mais bon, quand on commence à cuisiner végé, même si à la base c’est juste pour le fun, on finit tout de même par se demander pourquoi les végétariens sont végétariens n’est-ce pas ? De fil en aiguille je tombe sur une youtubeuse, Georgia Horackova, et sa vidéo « Pourquoi je suis devenue végétalienne ». Je suis assez intriguée et je dois bien le dire plutôt touchée par son discours. Je visionne ensuite « Le discours le plus important de votre vie » de Gary Yourovsky. Alors je ne recommande pas vraiment de regarder cette vidéo aujourd’hui car elle contient un bon nombre d’arguments biaisés (voire faux) et je pense que le véganisme mérite d’être défendu correctement. Mais bref, ça m’a permis de réfléchir, de questionner ce que je pensais être des évidences à l’époque et depuis le début de ma vie concernant notre alimentation « normale » et notre rapport aux autres animaux qui cohabitent avec nous.
Le pivotement
Progressivement, je sens un truc monter en moi. Je prends réellement conscience que manger de la viande n’est pas une nécessité. Sans pour autant me dire « je deviens végé ! », je sens que mon discours a déjà pivoté légèrement dans mes interactions avec les autres. J’ai le souvenir d’une sortie entre potes à Marseille en mars 2016 où on devait chercher de quoi manger pour le midi sur le pouce. Je me revois dire « mais en fait on a même pas besoin de manger de la viande tout court, on peut faire sans ! », sous le regard perplexe de la cantonade. Ce souvenir m’est bien restée car justement il a marqué un jalon de plus dans ma transition, qui était déjà amorcée sans que je ne m’en rende compte…
Le déclic : la pilule rouge
Un 7 avril 2016, je me décide à regarder le documentaire Earthlings, recommandé par Georgia dans sa vidéo. Je me pose innocemment devant mon ordinateur, avec mon assiette intégralement végétale (comme quoi, j’avais déjà bien avancé dans le business mine de rien !). Je dis « innocemment » car si j’avais su ce que j’allais voir, jamais je n’aurais eu l’idée saugrenue de manger devant.
Earthlings est un documentaire de 2005 qui présente le traitement que l’humanité réserve aux animaux, dans tous les aspects de nos vies : alimentation, vêtements, divertissement, recherche scientifique… Et alors autant te dire que c’est d’une violence absolue. Quand tu regardes ce film, c’est comme si la réalité t’attrapait sans ménagement par le cou et t’éclatait brutalement contre le mur. La réalité est crue. Bouleversement, choc, horreur, beaucoup de larmes et de confusion. Dégoûtée, j’en repousse même mon assiette (pourtant végétalienne).
Maintenant que je sais ce que les animaux endurent, plus de retour en arrière possible. J’ai fait la connexion comme on dit : j’ai fait le lien entre ce qu’il y a dans nos assiettes et les animaux bien vivants et sentients. Je commence déjà le soir-même à me poser tout un tas de questions : « Et du coup alors je le fais ? Je vais devenir vegan, MOI ? Mais comment je vais faire, ma famille va me prendre pour une folle, ils vont pas comprendre c’est sûr… Non mais vraiment je le fais ?? Oh là là…». Dans tous les cas, je sais que je ne pourrai pas faire comme avant, comme si de rien n’était et qu’un changement va se produire d’une manière ou d’une autre. J’en ai la certitude. Maintenant que j’ai le « pourquoi », je m’attaque au « comment » dans les mois qui vont suivre.
L’exploration : devenir vegan pour de vrai
Pour moi et comme pour beaucoup d’autres, le changement a commencé par l’alimentation : je fais plein de recherches de recettes, je réapprends à manger autrement. ET JE M’ECLATE littéralement, c’est génial; je prends ça comme un jeu. Je redécouvre des aliments oubliés comme toutes les variétés de légumineuses et j’en découvre plein de nouveaux comme le tofu (qui était ultra bas dans mon estime suite à une expérience culinaire décevante pendant mon année Erasmus). J’ai l’impression d’avoir découvert un nouveau monde où on peut laisser les animaux tranquilles et vivre sa meilleure vie. Je me sens pleine d’énergie et je perds même 3-4 kilos (sans que ça ne soit le but d’ailleurs).
J’embrasse pleinement mon avenir végane pendant l’été 2016. C’est aussi à ce moment que je change enfin tous mes produits d’entretien pour des équivalents véganes une fois terminés.
Conclusion
Tu l’auras compris, ma transition pour devenir vegan a été vraiment très courte. L’histoire de quelques mois, le temps de me débarrasser des derniers produits d’origine animale, de commander mon premier pot de vitamine B12, de négocier un peu avec moi-même vis-à-vis des autres car socialement c’est pas facile (« et si je faisais végétalienne chez moi et végétarienne dehors ? », scoop : le marchandage interne n’a pas tenu longtemps, heureusement).
Finalement, en quelques mois, l’affaire était pliée, emballée, expédiée, au revoir, rideau. Et tu sais ce qui a fait la différence ? Le motif. Savoir pourquoi je faisais les choses a tout rendu plus facile. Je ne dirais même pas « plus facile », parce que c’était juste devenu une évidence en fait, une nouvelle base de vie. Un peu comme ne pas taper les gens; on se dit pas « comment faire pour arrêter de taper les gens? » Bah pareil. 🙃
Regarder Earthlings a été le dernier coup de marteau sur le clou déjà bien planté, un coup déterminé (et déterminant). C’est seulement à partir de ce moment-là, quand ma base inébranlable était construite, que j’ai pu mettre toute mon énergie à tout changer dans ma vie. Donc pour moi ça a été… facile et rapide. Donc morale de l’histoire : regarde Earthlings 😉 Faut encaisser le bazar, mais crois-moi, ce sera salutaire pour ta transition. En tout cas, je te le souhaite.
J’ai malgré tout bien conscience qu’il y a des tas de façon de vivre sa transition, selon notre passé, notre vécu, les gens que l’on côtoie, nos origines, notre personnalité, nos peurs, nos opportunités à l’instant T… Mais j’espère avoir réussi à te motiver avec mon histoire ! Tu peux arriver à devenir vegan aussi ! 💪
Je te dis donc à bientôt dans un prochain article ! 👋
PS : Un film similaire à Earthlings est sorti en 2018 : Dominion. Je ne l’ai pas encore vu, mais je me prendrai 2h pour le faire à l’occasion… Ça promet de chialer sévère encore. 😬
Je remercie mon amie Clémence pour la première photo sur la plage 💕 Retrouve son travail sur son site Nos âmes croisées. Elle fait non seulement de belles photos, mais aussi de touchantes vidéos de mariage !
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